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Diaboliquement Vôtre ! |
Le film se déroule avec aisance grâce à la profusion des blagues, essentiellement visuelles. L’ayant vu une première fois au festival du film d’animation d’Annecy, j’ai revu Les Minions il y a peu et l’efficacité est toujours présente. On y découvre d’autres clins d’œil et références, ce qui casse l’ennui et montre le soin qu’à apporté Illumination au métrage.
Hélas, c’est bien à cause de cela que l’intrigue s’affaiblit à partir de la moitié du film, un choix dommageable au vu du travail sur les différentes lectures d’humour présentes à la pelle.
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Herb, un Anglais qui sent bon l’Earl Grey et les scones ! |
Au niveau esthétique, Les Minions réussit le pari de créer une galerie de personnages « avec des gueules » autour de nos trois héros. Ce jeu avec la caricature nous donne des anglais qui sont bien des descendants du Prince Charles, une expertise due au travail d’Eric Guillon,entre autres, en tant que character designer. Ce spin off assoit d’autant plus la signature graphique d’Illumination, une volonté que l’on pouvait percevoir depuis Moi, Moche et Méchant 2.
Cet univers, porté par la musique originale d’Hector Pereira, fait intelligemment le lien avec le reste de la franchise Moi, Moche et Méchant par la réutilisation de thèmes déjà présents. On se laisse aussi porter par le pétillant hommage au rock anglais de la fin des années 60 comme on se délecte des scènes d’action absurdes sur Mellow Yellow ou My Generation, et vous ne manquerez pas le clin d’œil déjanté à la comédie musicale Hair, le meilleur de tous !
Malgré sa faiblesse narrative, Les Minions réussit à être l’opus le plus distinctif par son aboutissement technique. Cette situation est paradoxale car on ne peut oublier les velléités commerciales de sa création initiale, ce qui en fait un film certes très efficace mais fait pour de très mauvaises raisons.
On remarque toutefois qu’Illumination a choisi de surfer rapidement sur le phénomène, à l’inverse des Pingouins de Madagascar, qui a vu passer deux films (Madagascar 2 et 3) et une série animée éponyme avant de voir le jour. Un bon choix choix stratégique de la part du studio, même si la saturation est bien là et la preuve ultime se jouera donc dans les ventes vidéo du film.
J’ai pour ma part passé un bon moment devant Les Minions. En effet il possède des défauts, mais comme de nombreuses autres comédies animées sorties depuis les dix dernières années, possède une sincérité dans sa conception qui permettra peut-être de le rejuger dans le futur, en dehors du contexte purement commercial dans lequel il a été conçu.
■ Les Minions ■ Réalisé par Kyle Balda et Pierre Coffin ■ Sorti le 8/07/2015 ■ 91 minutes ■ Avec les voix de Pierre Coffin, Sandra Bullock, John Hamm, Michael Keaton… ■ Disponible en vidéo